En Bourgogne, au cœur du domaine viticole familial, la décoratrice d’intérieur lyonnaise Margaux Cordier – Raquillet et son mari Baptiste ont fait construire une petite maison en bois pour y passer week-end et vacances. Ouverte de toutes parts sur la nature et les vignes, la Casa Ladoit offre une parenthèse enchantée au vert.

« Nous sommes au milieu des vignes familiales. Quand je tourne la tête, je vois à gauche la maison de ma grand-mère et à droite celle de ma mère ! Nous sommes vignerons à Mercurey depuis treize générations, explique la décoratrice Margaux Cordier – Raquillet, créatrice du Studio Ladoit. Je suis la seule à ne pas travailler dans le secteur! Une de mes sœur est caviste, l’autre gère le domaine»

Parfait timing, la jeune femme a hérité du terrain en 2020 où, après quelques années parisiennes, elle est revenue vivre dans la région avec son mari Baptiste et leur fille Suzanne. « Nous avons quitté Paris après le premier confinement, racontent-ils. Nous voulions nous rapprocher de notre famille. Du centre de Lyon où nous habitons, nous sommes à une heure vingt du domaine. » Avoir sa propre maison sur la propriété familiale a alors pris tout son sens. « Même si nous sommes assez claniques, nous voulions avoir notre chez-nous. Nous avons ainsi notre intimité tout en étant voisins de nos proches ! », se réjouissent-ils.

Face aux vignes, la parcelle en longueur était un verger planté d’arbres fruitiers et d’arbustes. Construire l’habitation en bois est rapidement apparu comme une évidence avec ses deux principaux intérêts : préserver la végétation et créer une architecture en harmonie avec son environnement. « La bâtisse est sur pieux, sans fondation, précise Margaux. Le terrain est intact en-dessous et aucun arbre n’a dû être arraché, mis à part ceux qui étaient morts». Dans une zone classée avec des demeures en pierre et un château, il a toutefois fallu convaincre les autorités. «Six mois ont été nécessaires pour obtenir le permis de construire, poursuit la jeune femme. La façade est moderne mais elle s’intègre parfaitement au paysage. Avec le temps, le bardage va griser et se fondra encore mieux avec les écorces alentours ».

L’élaboration du projet a été confiée à l’Atelier ordinaire, une agence d’architecture spécialisée dans les constructions écologiques en bois. Une attention particulière a été portée à l’isolation, posée entre l’ossature et le bardage extérieur. De tel sorte qu’un petit poêle à bois (Jotul) suffit à chauffer les quatre-vingt-dix mètres carrés. Pour atténuer la chaleur l’été amenée par les baies vitrées, la terrasse est surplombée d’une pergola plantée de glycines.

La construction a été réalisée par le spécialiste du domaine, la société Happy home, en seulement trois semaines. « La maison est arrivée en morceaux numérotés, assemblés sur place comme un meuble en kit ! C’était magique de voir cela », se souvient Margaux qui s’est beaucoup investie dans le projet, celui-ci coïncidant avec sa reconversion professionnelle en tant que décoratrice. «Tout en parallèle à ma formation en décoration d’intérieur à Lyon, c’était intéressant de travailler directement sur du concret et de suivre le travail des artisans», explique la jeune femme.

A l’intérieur, la grande pièce de vie centrale avec cuisine ouverte est entourée de trois chambres et d’une salle de bains. L’ambiance tout de bois et blanc est épurée et sereine. « Mes inspirations sont à la fois les maisons du Sud, blanches et minimalistes, et celles nordiques en bois », précise la décoratrice.

Avec leurs grandes ouvertures dont certaines sont fixes pour former un cadre sur la nature, les pièces sont baignées de lumière.

« Cela reste lumineux même par temps de brume. Nous profitons par la vue de l’extérieur toute l’année, se réjouit le couple. À l’automne, c’est magnifique avec les vignes rousses face à nous. »

Le sol en béton ciré blanc et les parois en bois clair donnent cette ambiance vacances voulue par les propriétaires. Afin d’avoir un espace minimaliste, la plupart du mobilier a été dessiné par l’architecte et intégré à l’architecture. Sommiers, lits superposés du dortoir, plan de travail, paroi de douche et placards ont été assemblés en même temps que la structure.

Le reste des meubles a été acheté aux Puces du Canal à Lyon où Margaux aime chiner. D’autres ont été ramenés de Marrakech.

« J’ai fait faire sur mesure tout le mobilier de jardin, chaises, transats et chapeaux chez un artisan du souk. C’était assez folklo, nous avons été livré un vendredi soir à 23h mais je suis très contente du résultat ! »

Le couple profite pleinement des lieux et essaye d’y venir le plus souvent possible. Quand ils n’y sont pas, la cabane est proposée en location sur @Casa.ladoit. A une heure vingt de TGV de Paris et à durée égale de Lyon en voiture, les réservations ne se sont pas fait attendre pour citadins en mal de verdure. Beaucoup d’étrangers viennent aussi, intéressés par le cadre viticole et les animations mises en place sur le domaine autour du vin.

« Il y a un accès direct du jardin pour aller se promener dans les vignes ! Vivre en connexion avec la nature est ce qui nous plaît le plus ici, témoigne Margaux et Baptiste. Notre fille s’est vite attachée à la maison. Le dimanche soir, elle ne veut plus partir. Son rêve serait de vivre à plein temps à la campagne, entre sa grand-mère d’un côté et son arrière de l’autre ! »

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Texte : Amandine Berthon
Photographie : Julien Fernandez
Production : Amandine & Jules